De verzoeking van Sint-Antonius / La Tentation de saint Antoine

SYMB 7524
Le thème de la tentation s'inscrit dans ce dialogue sensible opposant la volonté désincarnée de l'ermite au déploiement orfévré d'une lumière qui prend pour foyer le sein de l'hétaïre.
Khnopff préfère souligner la qualité hiératique du mouvement qui consacre l’apparition en icône. Les pierreries, les falbalas, les brocarts, les ors et les ornements exotiques cèdent la place à l’éclat immaculé d’un rayon irradiant l’espace nocturne à partir du visage de la reine. Le travail des lumières qui jouent des contrastes de texture de l’huile, de la gouache et du fusain transfigure le corps en un univers sensuel.
La frontalité résume le conflit intérieur qui déchire l’ermite, et le baiser attendu s’inscrit symboliquement dans la distance, ténue, qui oppose les visages. L’intervalle séparant les deux bouches occupe le centre de la composition. L’image est bâtie à partir de ce foyer magnétique dans un contraste violent de l’ombre et de l’apparition toute de lumière virginale. La femme rehaussée d’éclats blancs à l’huile se détache avec l’intensité d’un bijou irisé.
(d'après Michel Draguet, in '20 chefs-d'oeuvre de la collection Gillion Crowet', Bruxelles, 2006, p. 39)

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