Chateau de Pierrefond

Tarif individuel : 9 €

Durée : de 1 h 30 à 2 h pour une visite tranquille

Gratuit ! Le premier dimanche des mois de janvier, février, mars, novembre et décembre

Du 2 mai au 4 septembre
9h30 - 18h

Du 5 septembre au 30 avril
10h - 17h30

Stationner gratuitement à Pierrefonds

2 parkings rue Sabatier, près de l’église

1 parking rue du Beaudon

1 parking allée des tilleuls, ancienne gare de Pierrefonds

1 parking rue Adolphe Chauret

Le château de Pierrefonds du Moyen Age à la Fronde

Un château, dont on ne sait pas grand chose, existe en ce lieu dès le XIe siècle.

Mais c’est en 1397, en pleine Guerre de Cent Ans, que le régent Louis d’Orléans, qui dirige un temps la France suite à la folie de son frère le roi Charles VI, décide de construire le château actuel.

Il permet d’assurer, avec d’autres réalisations telles que Coucy et La Ferté-Milon, la défense du duché de Valois et le contrôle de la route de Flandre.

Ce château permet surtout de couper les communications entre les territoires de son oncle et rival, le duc de Bourgogne…

Mais Louis d’Orléans est assassiné en 1407 par les hommes de Jean sans Peur… La puissante forteresse résiste vaillamment aux assauts anglais et bourguignons.

Deux siècles plus tard, il appartient à Antoine d’Estrées, le père de Gabrielle, célèbre maîtresse d’Henri IV. Le roi a en effet racheté le château et lui en a confié la garde. Mais le fils d’Antoine soutient la Fronde du Grand Condé, mauvais choix politique !

Les troupes de Louis XIII prennent le château de Pierrefonds. Il est démantelé en 1617, comme beaucoup d’autres à cette époque, sur ordre du roi et de Richelieu.

Ne restent plus que des ruines impressionnantes et romantiques à l’abandon, que Napoléon fait acquérir par l’État en 1810. Plusieurs peintres, dont Corot, immortalisent le château de Pierrefonds à cette époque.

La restauration-reconstruction du château par Viollet-le-Duc

Mais c’est en 1857 que le destin du château de Pierrefonds va se jouer !

Napoléon III et l’Impératrice Eugénie séjournent chaque automne au proche palais de Compiègne lors des célèbres « séries », et découvrent les ruines du château à l’orée de la forêt.

Rapidement séduite, Eugénie encourage Napoléon à faire restaurer les lieux pour en faire une résidence impériale secondaire.

C’est le célèbre architecte de l’Empereur qui est choisi, Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879).

Cet homme d’une immense culture travaille déjà à de nombreux autres projets de restauration. On peut citer la basilique de Saint-Denis, celle de Vézelay, les remparts de Carcassonne et Notre-Dame de Paris.

Le château de Pierrefonds ne devient finalement pas une résidence impériale. Il est ouvert au public dès 1867 en tant que musée de l’art médiéval. Il est totalement reconstruit et son décor disparu entièrement réinventé.

Bref, ce qu’on voit aujourd’hui est un savant mélange d’éléments d’origine et de reconstruction du XIXe siècle.

On y observe des ajouts issus de l’imagination de l’architecte, qui n’existaient pas initialement, mais toutefois respectueux de l’art médiéval.

Après la mort de Viollet-le-Duc en 1879, c’est son gendre Ouradou qui poursuit les travaux jusqu’en 1885. Mais ils ne seront toutefois jamais pleinement achevés.

C’est pour cette raison que certaines salles du château de Pierrefonds ne sont pas décorées et que le mobilier prévu n’a été que très partiellement réalisé.

L’Impératrice Eugénie : comtesse de Pierrefonds

L’Impératrice Eugénie, qui vécut, peu le savent, jusqu’en 1920 où elle mourut à l’âge de 94 ans, restera attachée au château de Pierrefonds.

Après la chute de l’Empire en 1870, elle voyagera incognito à travers l’Europe sous le nom de comtesse de Pierrefonds… A la fin de sa vie, elle reviendra d’ailleurs visiter le château en simple touriste, alors complètement oubliée de tous…

Durant la Première guerre mondiale, le château de Pierrefonds, à l’image de bien d’autres lieux, accueille les soldats blessés, qui y laissent quelques graffitis historiques.

Les tournages de films au château de Pierrefonds

Enfin les fans de lieux de tournage de films et séries feront à l’évidence le déplacement !

Parmi les films tournés au château de Pierrefonds, on peut citer Papy fait de la résistance (1983) puis Les Couloirs du temps : les Visiteurs 2 (1998) de Jean Poiré ou Jeanne d’Arc de Besson (1999), le feuilleton Les Rois Maudits (2004) ou encore la série Merlin de la BBC (2008)…

Visite du château de Pierrefonds

La visite du château de Pierrefonds commence par dix minutes de grimpette depuis le parking en remontant la route charretière. On est impressionné par les huit tours défensives, massives et toutes différentes.

Hautes de 38 m, les murs des tours atteignent 6 m d’épaisseur ! Elles sont ornées de statues de preux (de « prouesse »), des chevaliers dont elles portent les noms.

Long de 103 m et large de 88, le château de Pierrefonds domine à pic le village.

Les casernements du château

Après être passé par la caisse à gauche de l’entrée, on arpente une longue galerie extérieure dotée d’arcades en anse de panier.

Il faut admirer au passage le beau décor sculpté sur les chapiteaux et les clefs de voûtes qui représente des scènes du Roman de Renart et un bestiaire fantastique.

Il faut se rendre en face pour parcourir les casernements, devenus des salles d’exposition. A gauche dans la cour, présentation de Viollet-le-Duc, photos des ruines du château de Pierrefonds avant les travaux, dessins de l’architecte pour la reconstruction…

Les salles suivantes à droite, sont accessibles par l’escalier monumental derrière la statue équestre de Louis d’Orléans. Elles évoquent les réalisations des ateliers Monduit, fabricant de plomberie d’art.

On peut y voir non des copies mais des doublons d’époque de célèbres réalisations, comme les gargouilles de Notre-Dame de Paris. Ou encore le lion-girouette du beffroi d’Arras, créées afin d’être présentés lors des Expositions universelles.

La chapelle du château de Pierrefonds

Nous entrons ensuite dans la jolie chapelle, reconstruite sur son emplacement d’origine dans la tour Judas Macchabée. Par son style et son élévation, elle rappelle la Sainte-Chapelle à Paris…

La chapelle du château de Pierrefonds présente deux particularités.

Sa tribune au-dessus du cœur, est encore une pure invention de Viollet-le-Duc. Et à l’extérieur, la statue centrale du portail… où l’architecte a été représenté, par son gendre après sa mort, en saint Jacques le Majeur !

Il est entouré de Louis d’Orléans et de sa femme Valentine Visconti de Milan. La tribune seigneuriale, au-dessus de l’entrée, communique avec le donjon.

L’intérieur du château de Pierrefonds : le logis au donjon

Entre l’entrée du château de Pierrefonds et la chapelle se situe le logis au donjon. Celui-ci, de plan rectangulaire, est ceint de trois tours, deux extérieures et une intérieure de plan carré, qui cache la petite cour des provisions.

On peut accéder à cette cour depuis la cour d’honneur par une poterne. Une autre poterne, dans la muraille, permettait de hisser les provisions (du vin, du fromage ?) depuis l’extérieur. Par un escalier en colimaçon, on accède au premier étage.

Le donjon médiéval est traditionnellement constitué de pièces indépendantes sur plusieurs niveaux. Il se situe au cœur du système défensif du château et abrite le logis seigneurial.

Lors de la restauration du XIXe siècle, il devait conserver cette fonction en accueillant les appartements impériaux. Mais avec l’évolution du projet, ils ne furent jamais habités par l’Empereur et sa famille.

On pénètre dans la salle des blasons ou salon de réception, au décor néo-gothique typique du XIXe siècle, avec ses chimères et monstres sur les parties hautes des lambris.

Cette salle possède quelques rares meubles dessinés par Viollet-le-Duc de même que les boiseries. On notera la superbe cheminée monumentale et la frise qui figure des feuillages… l’Art nouveau avec trente ans d’avance !

Le cabinet de travail et la chambre de l’Empereur

On parcourt ensuite successivement le cabinet de travail, avec ses magnifiques lambris de chêne, dissimulant des toilettes d’époque avec chasse d’eau (!). Notez aussi les abeilles impériales qui ornent la cheminée.

Puis on découvre la chambre du seigneur ou de l’Empereur, située dans la tour Jules-César. Elle n’a jamais servi à Napoléon III puisqu’il n’a jamais résidé au château de Pierrefonds.

Sa frise figure la vie d’un chevalier au XIVe siècle. La chambre de l’Impératrice ne se découvre que lors d’une visite conférence, dommage…

Les pièces d’apparat du château de Pierrefonds

Un passage au dessus du pont-levis permet de quitter le donjon du château de Pierrefonds et mène ensuite à la salle des armes de poing.

C’est une antichambre dans laquelle l’Empereur exposait sa collection personnelle, puis on parvient dans l’impressionnante salle de bal ou salle des Preuses.

Longue de 52 mètres, large de 9,5 mètres et haute de 12 mètres, elle est inspirée de celle du château de Coucy, dans l’Aisne. La salle est recouverte d’un plafond en forme de carène de navire renversée. La vaste salle des Preuses est éclairée par 22 fenêtres.

Outre la richesse du décor, on remarque l’énorme cheminée à double foyer située dans l’axe de la salle.

Elle est surmontée de neuf statues de Preuses, des héroïnes de romans de chevalerie.

Celle du centre présente Sémiramis, la reine assyrienne, sous les traits de l’Impératrice Eugénie, les autres celles de ses dames de cour !

La statue dépourvue de couronne est celle… de la confidente de l’Impératrice…

A l’opposé, entre les portes d’accès à la salle, on observe Charlemagne, entouré de quatre de ses chevaliers. Remarquez également la tribune, dans laquelle prenaient place les musiciens lors des bals.

A l’époque, le public venait admirer la collection d’armures et d’armes de poing de l’Empereur, aujourd’hui abritées au musée de l’Armée à Paris.

Par une porte au centre de la salle, on accède à la tour Alexandre et au chemin de ronde nord, qui offre de belles vues sur Pierrefonds. Viollet-le-Duc a restitué un chemin de ronde couvert, doté des derniers progrès de la défense avant l’ère du canon.

Il dispose d’un cheminement à niveau sans chicanes ou portes étroites permettant un déplacement rapide. On remarquera les deux chemins de ronde superposés : un extérieur crénelé, et un intérieur sur mâchicoulis couvert.

La salle des Gardes

Un escalier à double vis (ou double révolution) permet de descendre à la salle des Gardes ou salle des Mercenaires. Elle se situe sous la salle des Preuses.

Elle fut entièrement imaginée par Viollet-le-Duc, hormis sa cheminée. On y voit des fragments lapidaires provenant du château, comme les anciennes statues des tours.

Mais surtout une étonnante maquette du château de Pierrefonds, réalisée pour l’Exposition universelle de 1878 et pesant pas moins de 4,5 tonnes !

La crypte du château de Pierrefonds : le bal des gisants

Il est dorénavant possible d’apercevoir le niveau supérieur des souterrains du château de Pierrefonds.

Dans les caves, ont été installées dès 1953 des copies de gisants (sculptures funéraires) de la basilique de Saint-Denis. Elles furent commandées par le roi Louis-Philippe et proviennent du château de Versailles.

Depuis 2006, l’ensemble de la crypte du château de Pierrefonds est mis en scène par des jeux de lumière et des poèmes murmurés, « le bal des gisants ».

Merci à https://www.lasourisglobe-trotteuse.fr pour cette superbe visite ! N'hésitez pas à aller voir son site !

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