La nécropole nationale de Compiègne-Royallieu regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France des suites de leurs blessures dans les hôpitaux de la ville. Adossée au cimetière sud de Compiègne, elle fut créée en 1921 et se situe à l'emplacement de l'ancien cimetière militaire dépendant de l'hôpital militaire temporaire n°16. En 1935 y furent également regroupés les corps exhumés de cimetières du département. Le cimetière rassemble près de 3 400 corps dont au titre de la Grande Guerre, 3 300 Français (264 en deux ossuaires), 81 Britanniques, 11 Russes, un Belge et un Allemand inhumé en ossuaire, ainsi que quatre Français tués lors de la Seconde Guerre mondiale.
La nécropole militaire nationale de Compiègne est inscrite au patrimoine mondial de l'humanité.
Dès le 11 novembre 1914, à seulement 15 km des premières tranchées, Compiègne devient une ville-hôpital, qui a joué un rôle majeur pendant le conflit, notamment du point de vue des avancées médicales dans le traitement des blessures de guerre. Entre 1914 et 1918, pas moins de 26 hôpitaux temporaires fonctionnent dans la ville et sa périphérie.
C’est en janvier 1917 que le conseil municipal compiégnois sollicite les autorités militaires et sanitaires, pour créer un cimetière militaire. Jusqu’alors, les soldats décédés dans les hôpitaux de la ville étaient inhumés dans les cimetières communaux. Les soldats, qui y sont enterrés, sont morts des suites de leurs blessures, mais aussi de maladies. Ils appartiennent pour la plupart aux troupes coloniales.
On constate la présence de nombreuses sépultures de soldats des anciennes colonies françaises (Mali, Côte d’Ivoire, Algérie, Tunisie) ou d’un actuel département d’outre-mer (Martinique). De plus, la présence de 367 tombes musulmanes témoigne du respect de la religion des défunts lors des inhumations de la Grande guerre.
Les batailles de l’Oise - 1914-1918
En août 1914, conformément au plan Schlieffen, les troupes allemandes pénétrèrent en Belgique et marchèrent vers Paris. Ils franchirent l’Oise puis l’Aisne avant d’être arrêtés par la contre-offensive française de la Marne. Les deux armées se fixèrent alors sur un front allant de Verdun à Dunkerque ; la rive droite de l’Oise fut occupée par les Allemands tandis que des combats acharnés eurent lieu sur la rive gauche où s’illustrèrent notamment les régiments de Zouaves.
Durant trois ans, de septembre 1914 à mars 1917, le front se figea. Noyon subit une occupation des plus strictes et l’Oise ne fit l’objet d'aucunes grandes opérations militaires ; ce fut un secteur "calme". Les troupes françaises et allemandes consolidèrent leurs positions et aménagèrent notamment des carrières souterraines qu’ils décorèrent et sculptèrent.
Au terme de l’année 1916, l’Etat-major allemand souhaita resserrer le front et décida donc d’abandonner le secteur de Noyon. Appliquant la stratégie de la "terre brûlée", les Allemands se replièrent vers la ligne Hindenburg qu'ils venaient d'organiser, limitant ainsi les effets d'une offensive alliée dans ce secteur. Mi-mars 1917, ce territoire fut libéré mais ruiné : les maisons furent dynamitées, les champs noyés et les ponts, comme les carrefours, détruits.
Toutefois, le répit fut de courte durée. Moins d’un an après, vingt-sept divisions allemandes enfoncèrent le front anglais sur 80 km et déferlèrent vers Noyon, qui, le 25 mars 1918, fut à nouveau occupée. Retranchés sur le Mont-Renaud, dominant la ville, repoussant vingt-trois assauts allemands, les Français bombardèrent pendant plus d’un mois les positions ennemies. Noyon épargnée jusque-là, fut entièrement détruite.
Le 9 juin 1918, l’État-major allemand décida d’une nouvelle offensive. L’Oise devint alors le théâtre d’une lutte acharnée, "la bataille du Matz", au cours de laquelle les deux armées ennemies employèrent sans compter l'artillerie lourde et les chars… Au cours des premiers jours, l’armée allemande progressa rapidement. Mais, en raison des pertes importantes, ce mouvement fut arrêté devant Compiègne. Conduite par le général Mangin, l’armée française reprit l’initiative, libéra le massif de Thiescourt, passa la Divette et, le 30 août, libéra définitivement, Noyon.
Premier département de la ligne du front à redevenir français, l'Oise conserve le souvenir de ces âpres combats et, avec la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918 en forêt de Rethondes, demeure l'un des symboles de la Grande Guerre.
La ville de Compiègne dans la Grande Guerre
Cité emblématique de la mémoire de la Grande Guerre, la ville de Compiègne, qui reçut la signature de l'Armistice du 11 novembre 1918, accueille, dès les premiers jours du conflit, les soldats du corps expéditionnaire britannique. Investie provisoirement par les Allemands, la ville est au terme de la bataille de la Marne abandonnée. Située à douze kilomètres du front, cette cité devient, pour l'armée française, un maillon essentiel dans la chaine des secours apportés aux blessés. Centre hospitalier important de la zone des armées, un grand nombre de bâtiments publics comme le pensionnat Saint-Joseph ou la caserne du 54e RI à Royallieu sont alors réquisitionnés. Les bâtiments de cette caserne récemment construits permettent d'accueillir de très nombreux blessés. Evacué en juin 1918, cette formation sanitaire s'y réinstallera pour fonctionner jusqu'à la fin de guerre.
Menacée par les bombardements de l'aviation ennemie, Compiègne accueille, en 1917, le Grand Quartier Général français. En mars 1918, en raison des dernières grandes offensives allemandes, cette ville est à nouveau menacée et la majorité de ses habitants la fuient. Enjeu stratégique contrôlant la marche vers Paris, Compiègne est pleinement dégagée de la pression ennemie en juin 1918.
Tarif : Gratuit
| | Public
Rue du Maréchal French, 60200 COMPIEGNE
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