Monument aux Martyrs de la Résistance - Troyes

En août 1944, la terreur se répand comme une traînée de poudre. Le 22 août , quarante-neuf détenus de la prison de Troyes, en majorité des maquisards, sont extraits de leurs cellules et fusillés sans jugement au champ de tir de Creney-près-Troyes.

Le 23 , soixante-huit hommes, femmes et enfants furent massacrés par les SS à Buchères en représailles à l'attaque d'un convoi. Le 25, six hommes et une femme furent fusillés par les nazis à La Rivière-de-Corps. Le 27 , treize otages furent exécutés par l'Afrika Korps à Montreuil-sur-Barse. Le 28 , vingt-quatre habitants du Mesnil-Saint-Père furent à leur tour assassinés... L'écrasante litanie du martyrologe aubois ne se limite bien sûr pas à ces lieux et à ces dates. Terre de résistance , l'Aube a payé un lourd tribut à son courage durant la Seconde Guerre mondiale.

De nombreuses plaques et monuments à Troyes et dans ses environs perpétuent le souvenir de ces atrocités. Les plus émouvants d'entre eux tentent de donner un corps et un visage aux victimes.

Le monument devait être érigé à l'occasion du 10e anniversaire de la libération de Troyes , en 1955. Le 13 mars, l'emplacement fut finalement choisi : dans le jardin du Rocher , face à la fontaine d'Argence . L' inscription choisie fut : « Méditez et souvenez-vous ».

C'est au Grau du Roi que le sculpteur Jean-Charles Lallement a taillé les deux statues monumentales dans d'énormes blocs provenant de carrières gallo-romaines du Gard. De son côté, Maurice Veyssière a construit l' imposant mur de 15 mètres de haut à Troyes. Le résistant a été taillé dans une seule pierre de 27 tonnes ! Le gisant a été taillé dans un bloc de 15 tonnes.

Willem Vandenameele