Mémorial Albert de Dion, pionnier de l’automobile.

Près du puits de Dion se trouve une œuvre du sculpteur Siob. À première vue, il s’agit d’une stèle plutôt dénuée de sens, construite en pierre naturelle. Mais si vous regardez de plus près, vous verrez la plaque de bronze représentant une automobile ancienne et le texte : « En mémoire du marquis Albert de Dion, pionnier de l’automobile. Dion-le-Val, berceau de la famille de Dion. » Pour les connaisseurs, l’image sur la gravure est celle de la « Populaire », un célèbre modèle de voitures Dion-Bouton.

Mais qui était exactement Albert de Dion ? Jules Philippe Félix Albert de Dion, marquis de Malifrance, est né à Carquefou, près de Nantes, le 8 mars 1856. Il rencontre Georges Bouton, un ingénieur parisien qui conçoit une petite machine à vapeur. Ensemble, ils se sont retrouvés au berceau de la célèbre marque automobile « Dion-Bouton ». En 1903, c’est le succès avec le « Populaire ». Révolutionnaire était l’idée de déplacer le moteur sur l’essieu avant et de le recouvrir d’un capot métallique. À partir de ce moment, l’archétype de la voiture avec le capot à l’avant est né. La société Dion-Bouton cesse de produire des voitures particulières en 1932 et cesse toute autre activité en 1948, deux ans après la mort du marquis. Le marquis remporte le rallye Paris-Rouen en 1894 avec sa Dion-Bouton devant 31 autres participants. En 1895, il fonde l’Automobile-Club de France.

Apparemment, le marquis est venu plusieurs fois à Dion-le-Val, la terre de ses ancêtres. Ces visites étaient légendaires parmi les habitants car le marquis était accompagné de son chauffeur noir, l’Abyssin Zelele. À chaque fois, il visitait le château, l’église et le cimetière où se trouve une pierre tombale de ses ancêtres.

Le monument date de 2004, mais l’idée n’était pas nouvelle. Lors de la commémoration de la première course automobile de 1888, le comte Geoffroy de Beaufort se rend à Dion-le-Val, au volant de sa « Populaire », où il exprime le désir d’ériger un monument au « père de l’automobile ». La première pierre a été posée en 1958. Mais faute d’intérêt de la part de la municipalité, le projet n’a pas vu le jour. Le mémorial actuel est une initiative de l’asbl « Auto moto retro ».

Jan Rymenams