Maison des Goncourt - Bar-sur-Seine

Les deux frères, Jules et Edmond Goncourt, séjournent à Bar-sur-Seine de 1834 à 1878 chez leur cousine Augusta Bathilde Huot de Goncourt, épouse de Léonidas Labille. La maison, avec sa petite tourelle du XVIIIe siècle, est assez pittoresque.

Ces deux écrivains ont créé le prix littéraire le plus prestigieux de France , décerné depuis 1903.

C'est ici qu'ils consignent des anecdotes sur la vie provinciale, dont celle du millionnaire Trumet , si avare qu'il donnait des couennes de lard en guise de cirage à ces fils. Pour eux, cette maison était un gage de calme et de tranquillité avec leur cousin, comme ils l'écrivaient à Flaubert : « On végète à notre guise ».

L'aîné, Edmond, est né à Nancy en mai 1822 et Jules, de huit ans son cadet, est né lors des troubles politiques de 1830 . Mais très vite leurs proches ont disparu : le père est décédé alors qu'ils étaient très jeunes, à l'âge de deux ans. puis leur sœur est morte du choléra. En 1848, c'est au tour de leur mère de rejoindre son mari et sa fille. Edmond se sentira alors responsable de son jeune frère. "Ma mère, sur ton lit de mort, tu as placé la main de ton enfant cher et préféré dans la mienne et tu m'as recommandé cet enfant avec un regard qui ne sera pas oublié de sitôt ", a-t-il déclaré avec émotion.

Leur seule consolation est de pouvoir abandonner un métier qu'ils n'apprécient guère pour vivre confortablement de leur héritage et se consacrer pleinement à leur passion : l'art et la littérature. En effet, étant des touche-à-tout en art, ils expérimentent différentes formes.

Goncourt est un village de Haute-Marne , entre Champagne et Lorraine, au bord de la Meuse. C'est ici que les frères Goncourt trouvent leurs racines et passent toutes leurs vacances d'enfance. La papeterie acquise par leur arrière-grand-père en 1786 témoigne de cette histoire familiale au Goncourt et dans la commune voisine de Bourmont.

Les frères sont classés à l'école naturaliste . Ils écrivent ensemble des romans comme Germinie Lacerteux de 1865, roman inspiré de la double vie de leur servante, ou encore La Lorette et L'Art du XVIII siècle (1859-1875). Ils détestent la philanthropie et la « bonne pensée », aiment Saint-Simon, le père Duchesne, les mémorialistes (Chateaubriand). Dans l'écriture, ils n'hésitent pas à relier les néologismes entre eux pour mieux refléter la réalité : ce sont des « conteurs d'anecdotes », des amoureux des « belles choses ».

Willem Vandenameele