Statue Pietro Leopoldo I - Pise

Pietro Leopolod I était grand-duc de Toscane.

Avec sa nouvelle épouse, le jeune régent s'est rendu à Florence, muni d'un ensemble détaillé d'instructions ou «catalogue de conduite» fourni par sa mère. En tant que membre de la dynastie impériale, il était responsable devant son frère aîné Joseph, qui considérait la Toscane comme un avant-poste de la monarchie autrichienne et Léopold comme un représentant des intérêts des Habsbourg.

Le nouveau Grand-Duc, qui n'avait que dix-huit ans, avec le soutien d'un groupe de conseillers, se lança bientôt dans un vaste programme de réforme destiné à faire de la Toscane un exemple phare du régime des Lumières.

Le jeune grand-duc fonde ses réformes sur les principes de la physiocratie. L'idée principale de cette école d'économie était de renforcer l'agriculture pour soutenir une croissance démographique systématique, qui à son tour conduirait à une augmentation de la puissance économique. À cette fin, les contrôles sur le commerce des céréales ont été abolis, ainsi qu'une série de restrictions féodales, et les droits de propriété des propriétaires terriens ont été renforcés. Tout cela avait pour but d'améliorer et de renforcer la situation de la paysannerie en général. De nouvelles terres agricoles ont été récupérées, par exemple en asséchant les marais de la Maremme. Cela s'est accompagné de l'introduction des méthodes les plus modernes d'agriculture et d'élevage.

Des incitations au commerce ont également été créées par l'abolition des restrictions du système médiéval des guildes et la normalisation des taux et des droits.

Une autre partie importante du programme du Grand-Duc était la réforme fiscale, avec l'abolition du système d'imposition, qui avait conduit à des injustices et des fraudes. Cela s'est accompagné d'études statistiques afin de disposer de données fiables pour donner une image précise de la situation économique du duché.

Une nouvelle loi municipale a été introduite pour promouvoir l'autonomie des municipalités. Les habitants du duché ont été encouragés à se considérer comme des citoyens plutôt que comme des sujets privés de leurs droits, un changement symbolisé par l'abolition de l'armée, qui a été remplacée par une milice civile à des fins purement défensives.

En moins de deux décennies, la Toscane s'est transformée d'un petit État stagnant vivant sur les vestiges de son ancienne importance en tant que centre de la Renaissance, en un État territorial moderne à la pointe de l'Europe des Lumières.

Il y a là une nette ressemblance avec les objectifs du frère de l'archiduc en Autriche. Dans la réalisation de ses réformes, cependant, Léopold était plus prudent et moins hâtif. Il a pris en compte les structures existantes et a ainsi obtenu un soutien plus large pour son programme de modernisation. Contrairement au style plutôt despotique de Joseph II, qui avait tendance à décréter ses mesures d'en haut, Léopold a toujours cherché à impliquer les groupes d'intérêts locaux, qu'il s'agisse de domaines aristocratiques ou de municipalités.

En 1778, Léopold se rendit à Vienne à l'invitation de sa mère, qui espérait l'utiliser comme allié contre son co-régent Joseph. Au cours de son séjour à la cour de Vienne, il a eu un aperçu qui donne à réfléchir sur la situation bloquée et les conflits au sein de la famille, qu'il a consignés dans des notes personnelles. Ses observations, qu'il a écrites dans une sténographie italienne secrète sous le titre Stato della famiglia, sont une source importante pour les historiens d'aujourd'hui.

Un conflit éclata bientôt avec l'empereur, qui avait convoqué le fils aîné de Léopold, Frans, à Vienne pour le préparer comme successeur, car il était plus que probable que Joseph resterait sans enfant. Joseph avait également l'intention d'annexer la Toscane à tout l'empire, de sorte que Léopold devait promettre que la région reviendrait à la lignée principale de la dynastie après sa mort. Cependant, dès que Léopold a succédé à son frère sur le trône, il a révoqué cet accord et son fils Ferdinand a repris la régence en Toscane.

Joseph a également empêché l'adoption de la constitution pour la Toscane que Léopold avait fait rédiger. Le projet contenait des dispositions pour renforcer l'autonomie des domaines, ainsi que l'émancipation de la paysannerie de la domination féodale et l'abolition de la censure. Ce plan révolutionnaire était un pas trop loin pour son frère impérial, qui craignait qu'il ne crée un précédent indésirable.

L'un des succès de Léopold fut l'introduction du nouveau code pénal en 1786, qui abolit la peine de mort et la torture. La conception éclairée du droit qui sous-tend ce code ressort également des peines généralement légères et du fait qu'il n'incluait pas le crime de lèse-majesté.

Willem Vandenameele