Le chemin des hirondelles

Un mot sur l'histoire.

Michelbeke, un petit village dans la vallée de Zwalm, est situé dans les Ardennes flamandes. Comme cette promenade nous emmènera sur les pentes, le long des champs et à travers les vallées de cette région, la formation de ce paysage mérite une brève explication. Les collines des Ardennes flamandes se sont formées durant le Miocène (entre 20 et 5 millions d'années), lorsque des déplacements tectoniques ont fait remonter la croûte terrestre. Les sommets des collines – connus grâce à la Ronde van Vlaanderen – proviennent des marées de la mer diestéenne, qui inondait régulièrement la terre à l'époque. Le sable qui s'y est déposé était riche en glauconite. La glauconite contient beaucoup de fer et, après le retrait définitif de la mer après le Miocène, ces sables riches en fer ont oxydé pour devenir du grès ferrugineux. Cela a formé une couche dure, plus résistante à l'érosion par le vent et la pluie que les couches plus douces environnantes.

L'érosion des rivières pendant le Quaternaire (environ 2 millions d'années) a façonné le paysage dans sa forme actuelle. Le sable conserve beaucoup d'eau, mais l'argile est imperméable. Chaque fois qu'une rivière a franchi une telle couche d'argile, des sources se sont formées (comme celles que l'on trouve en haut de la Berendries à Michelbeke). L'une de ces rivières est le Zwalm. La source se trouve sur la crête (150 m) de Vloesberg (Flobecq), mais ce n'est qu'à partir de Brakel que la rivière est appelée Zwalm. Une explication possible pour le nom Zwalm vient de "schwellen". Par temps de fortes pluies, le Zwalm peut gonfler de manière considérable. Il est finalement exceptionnel pour la Flandre qu'une rivière couvre une différence d'altitude d'environ 60 mètres sur une distance de 19 kilomètres, ce qui lui confère une grande énergie – comme en témoignent les différents moulins à eau le long de son cours, dont le Boembekemolen est le plus élevé. La vallée du Zwalm est asymétrique avec des pentes douces sur le côté ouest et plus abruptes sur la rive est. La Berendries est également un exemple ici.

Les premières implantations dans l'actuel Michelbeke se sont établies dans la vallée boisée de Zwalm. Le nom ne provient pas par hasard de la contraction de deux mots germaniques qui font référence à l'eau : ‘migilo’ ou boue colorée par l'urine et ‘beca’ ou ruisseau. Cependant, bien avant les Germains, il y avait déjà le passage nécessaire dans la région. Le Heerweg menant du camp romain à Velzeke jusqu'à Bavay dans le nord de la France passait par l'actuelle Michelbeke.

Cependant, la plus ancienne mention du nom ‘Mighelbeca, apud Migelbecam’ date du début du XIIe siècle. Au Moyen Âge, l'implantation faisait partie du bien d'Inde : un territoire d'environ 20 communes de part et d'autre de la frontière linguistique actuelle. Ce territoire fut donné par Louis le Pieux - quel nom porte! - à un monastère bénédictin le long de l'Inde, une rivière près d'Aix-la-Chapelle (début du IXe siècle), mais après les raids des Normands, il passa entre les mains du chapitre de Sint-Hermes à Ronse. La plus grande partie de ce domaine fut ensuite rachetée par le comte de Flandre, Gewijde de Dampierre, qui le remis en 1289 à son fils Gewijde de Namen. Ce dernier fit de Ronse le centre religieux et commercial de la région. Le droit de patronage sur l'église paroissiale de Michelbeke était donc exercé par le chapitre. Elle était dédiée à saint Étienne et plus tard (à partir de 1619) à saint Sébastien. Ce dernier saint était vénéré pour protéger les animaux contre la peste qui était alors très répandue.

Au milieu du XVIIe siècle, le domaine de Michelbeke fut vendu à Pieter Blondel, le seigneur de Sint-Maria-Oudenhove. En 1675, le seigneur réunit les seigneuries de Michelbeke, Lilare, Riede et Sint-Maria-Oudenhove dans la baronnie de Sint-Maria-Oudenhove. Une récompense de roi Philippe IV d'Espagne pour ses services en tant que conseiller dans l'administration des Pays-Bas durant l'occupation espagnole.

Lors de la création des communes en 1795 pendant l'occupation française des Pays-Bas méridionaux, Michelbeke et Sint-Maria-Oudenhove furent de nouveau séparés. Ainsi, la vie s'écoulait paisiblement dans cette commune agricole, malgré les changements de pouvoir. Les revenus de l'agriculture étaient complétés par une petite industrie textile domestique, comme cela était fréquent dans ces régions au XIXe siècle. La construction de la ligne de chemin de fer 82 à la fin de ce siècle, reliant Alost à Zottegem, Brakel et Ronse avec le bassin houiller de la Borinage (Hainaut), permit le transport de marchandises et le navettage des mineurs. De nombreux hommes vivant le long de cette ligne tentèrent leur chance dans les mines. Les abonnements de train à prix réduit et plus tard gratuits facilitaient le camping à la campagne, où la vie était plus saine qu'en ville. Néanmoins, les journées étaient longues. En 1963, après la fermeture des mines, cette ligne fut arrêtée et réouverte en 1978 comme sentier de randonnée et de vélo de loisirs.

Le 1er janvier 1971, lors du deuxième grand tour de fusions, Michelbeke fut intégré dans la nouvelle commune fusionnée de Brakel. L'agriculture et le travail de navette vers Bruxelles sont des composantes importantes de l'activité économique, mais le tourisme dans ce magnifique paysage vallonné prend une part de plus en plus importante. Et pour cela, nous comptons sur vous!

Introduction

Le Zwalmpad est un chemin pour débutants, praticable pour tous les âges. Il mesure environ 8 km, ce qui représente environ deux heures. Le chemin est entièrement asphalté, le rendant accessible aux poussettes. Il faut bien sûr garder à l'esprit qu'il y a quelques pentes, mais nulle part la déclivité n'est tellement forte qu'elle pose des problèmes. La majeure partie du chemin se trouve alors sur la pente douce de la vallée de Zwalm. Essentiellement, des chemins de quartier tranquilles et des chemins de champ sont empruntés et lorsque le Zwalmpad suit le parcours du chemin des mineurs, la randonnée est même entièrement sans voiture.

Le chemin est signalé par des panneaux hexagonaux avec des bords verts, sur lesquels le nom est clairement lisible. Dans la description du chemin, une petite déviation du chemin vers une curiosité, une attraction pour les enfants ou une boisson rafraîchissante est proposée de temps en temps, mais bien sûr, chacun décide pour lui-même.

Le point de départ se trouve sur la place Sint-Sebastiaan, où l'on peut également garer sa voiture. S'il n'y a pas de place, il y a aussi la place Riede, située à proximité. Bonne randonnée!

Parcours et curiosités

À la place Sint-Sebastiaan, le point de départ de notre randonnée, se trouve l'église du même nom. L'église néoclassique date des années 1972-1974, mais le clocher gothique tardif a été construit au début du XVIe siècle. Comme mentionné dans le mot d'histoire, saint Sébastien est un des saints contre la peste. La population priait ce saint patron pour protéger leur bétail contre la peste. Chaque année, le troisième dimanche de juin, une procession équestre est organisée en l'honneur de saint Sébastien. Ces processions ont vu le jour au XVIIIe siècle, en raison d'une épidémie de peste qui a alors frappé et où de nombreux chevaux ont perdu la vie.

Malheureusement, nous ne pouvons pas entrer. La porte est ouverte, mais un mur de verre protège l'intérieur de l'église. Cependant, si vous jetez un coup d'œil, vous pouvez voir à gauche de l'autel le tableau 'L'Adoration des bergers'. L'œuvre raconte l'histoire de l'ange qui annonça à un groupe de bergers la naissance du Christ, après quoi ceux-ci ont également pu l'apercevoir. Elle a été offerte en 1666 à l'église par Pieter Blondel, le seigneur qui a acheté Michelbeke et a uni le village avec d'autres seigneuries dans la baronnie de Sint-Maria-Oudenhove. On peut donc aussi voir les blasons de la famille Blondel sur le tableau.

Il vaut également la peine de faire le tour de l'église. Les murs comportent des niches. Ce sont des reliefs en terre cuite encastrés qui représentent les 6 stations des 7 douleurs de Marie : de la fuite en Égypte à la circoncision de Jésus au temple en passant par sa présence remarquée là-bas à l'âge de 12 ans, jusqu'à sa capture, sa crucifixion et le déshabillage de la croix. La 7ème station – la mise au tombeau – est représentée sous la forme d'une Pietà en bois. Toutes ces œuvres d'art ont été réalisées en 1877 par le sculpteur de Gand Joris Dunstheimer, qui se spécialisait dans les travaux en terre cuite. Ce sont des œuvres plutôt uniques : il y en a peu de sa main en Flandre orientale.

Si ces ornements religieux vous intéressent moins, vous pouvez regarder le bâtiment adjacent à l'église : la Sint-Michaëlshoeve. Dans cette cour fermée datant de 1866, deux types de fromage sont produits de manière artisanale : le Michelbeke et le Triverius. La famille Backaert vous invite à goûter et à acheter le fromage. Également sur la place Sint-Sebastian, ou la ‘Plaatse’ dans le langage courant, se trouve la façade de l'ancienne auberge ‘In Sint-Sebastiaan’. N'hésitez pas à jeter un coup d'œil par les fenêtres pour admirer l'intérieur authentique. Espérons que ce café rouvrira un jour ses portes pour étancher notre soif.

Mais bien, il faut encore marcher. Nous laissons la ‘Plaatse’ derrière nous et toursons dans la Nieuwstraat. Plus loin dans la rue, nous voyons à droite de la rue le Dorrebeek qui coule parallèlement. À l'intersection avec la Boekendries se trouve un panneau indicatif 'Viae Romanae', qui indique le parcours de la voie romaine menant de Velzeke (Zottegem) à Bavay dans le nord de la France. Les voies romaines étaient principalement des chemins droits, mais la construction ultérieure a empêché la reconstitution complète du parcours d'origine. Ce projet était le fruit d'une collaboration touristique entre la Flandre, la Wallonie et le département du Pas-de-Calais et a abouti à un chemin de 85 km pouvant être parcouru à pied, à vélo ou en voiture, reliant plusieurs sites archéologiques pertinents. Peut-être une chose à retenir pour une sortie future.

Cependant, nous laissons la Boekendries sur notre gauche et continuons à suivre la Nieuwstraat. À la prochaine intersection, le Zwalmpad tourne à gauche dans la Dorrebeekstraat. Les amateurs de vin peuvent également envisager une déviation vers la droite - également dans la Dorrebeekstraat. Un peu plus loin se trouvent à gauche de la route les vignes du domaine Dorrebeek. Grâce au choix de cépages hybrides, moins de traitements sont nécessaires, et vous pouvez déguster tranquillement les vins blancs, rouges, rosés ou mousseux que le domaine produit. Pour résumer : nous avons déjà du fromage artisanal et du vin. Un homme pourrait commencer à penser à la bonne vie.

Mais nous nous écartons du sujet. Alors à gauche dans la Dorrebeekstraat. Nous montons régulièrement jusqu'à l'intersection avec la Bijstierstraat et nous allons en diagonale tout droit dans la Bieststraat. Un peu plus loin, nous tournons entre quelques vieux tilias à droite dans la Hoogkouterstraat. La rue fait honneur à son nom. Là, nous pouvons profiter des vues lointaines pour lesquelles cette région est connue. Il reste encore un morceau de paysage culturel flamand préservé à admirer avec des champs et des prés doux.

Ce qui monte doit aussi redescendre! Nous descendons par la première rue latérale à gauche, la Kraaiestee. Nous descendons tranquillement les pentes. Des éléments flamands authentiques ornent le bord du chemin, comme de vieilles saules têtards noueux, les baignoires hors d'usage qui servent maintenant d'abreuvoirs pour le bétail, et un pigeonnier non altéré. Nous passons devant les terrains de football de Standaard Michelbeke, où le terrain d'entraînement semble également être touché par la structure vallonnée du paysage, et atteignons l'intersection avec la route Zottegem-Brakel.

Sur notre droite, nous voyons le château classé de Lilare. Il vaut également la peine de s'écarter du chemin et de continuer tout droit jusqu'au château. Le magnifique pavillon d'entrée est resté relativement bien conservé avec le rempart et constitue le seul vestige du second château que Pieter Blondel fit construire entre 1667 et 1675. Le premier château (probablement construit au milieu du XVIe siècle) fut brûlé en 1667 par les soldats du roi français Louis XIV, mais Blondel ne se laissa pas décourager longtemps et un second château s'éleva rapidement de ses cendres. On peut encore voir les blasons de la famille noble, même dans le pavillon d'entrée. Mais ce château brûla également au XVIIIe siècle. Le château actuel, malheureusement non visitable de l'intérieur, a été construit dans le style néoclassique au début du XIXe siècle. En 1933, il fut vendu aux sœurs du couvent d'Opbrakel. Au début, c'était une résidence de repos, mais en 1938, elles y établirent une école avec internat : le Sint-Franciscusinstituut, comme on l'appelle encore aujourd'hui. Notamment en 1959, les bâtiments furent complétés par le pavillon de l'Union Minière du Haut Katanga (Congo), qui avait été exposé lors de l'Exposition Universelle de '58 à Bruxelles.

Nous retournons au chemin, mais l'histoire minière de notre pays continue de nous suivre. Le Zwalmpad suit maintenant l'ancien lit de la ligne de chemin de fer 82, qui devait transporter les mineurs de la région de Zottegem et de Brakel vers les mines de charbon de la Borinage. Comme mentionné, en 1978, il fut transformé en sentier de randonnée et de vélo, pour ensuite recevoir le nom de chemin des mineurs en 1985. Nous allons suivre ce chemin sur 2,5 km, mais gardez-le en tête pour une future aventure. Le chemin des mineurs s'étend de Zottegem à Opbrakel et mesure environ 8 km. Entre Opbrakel et Flobecq, le chemin est interrompu par des constructions, mais à partir de Flobecq, il est possible de reprendre le chemin jusqu'à Ronse. Très recommandable.

Le tronçon que nous suivons flirte en permanence avec le cours de la Zwalm. L'eau de Zwalm a creusé de magnifiques courbes et méandres naturels. Ainsi, le petit fleuve semble glisser comme un serpent à travers la vallée. La splendeur de la Zwalm a inspiré divers écrivains et poètes, tels qu'Omer Wattez, Herman Teirlinck et Theo Brakels. Wattez, avec son ami et poète Pol De Mont, était l'inventeur du nom Ardennes flamandes. De plus, il aspirait à la fin du XIXe siècle à un équilibre entre l'homme et la nature. Un mouvement environnemental a également été nommé d'après lui. Eh bien, l'écrivain naturaliste peut reposer tranquillement dans sa tombe, car à la fois le chemin des mineurs, devenu une lisière écologique précieuse, et ce morceau de vallée de Zwalm font partie de la réserve naturelle de Mittellauf Zwalm, où la faune et la flore peuvent à nouveau s'épanouir. Selon certains, à partir de ce tronçon du chemin, il est possible de découvrir des nids d'écureuils. Cela demande un œil d'aigle, mais cela vaut la peine d'essayer.

Bien qu'il y ait quelques bancs le long du chemin, il vaut la peine de continuer jusqu'à ce que nous soyons de nouveau dans le village de Michelbeke. Nous passons devant l'ancien bâtiment de la gare et traversons un peu plus loin la Groenstraat. Nous pouvons continuer tout droit pour retrouver le Zwalmpad par Kammeland. Mais il y a aussi des options ici : si vous tournez à gauche dans la Groenstraat, sur votre droite, vous verrez le célèbre Institut Stella Matutina, qui a acquis une bonne réputation après la Seconde Guerre mondiale en tant que première école hôtelière et touristique en Flandre orientale. De l'autre côté se trouve le café De Zwalmbond. À noter, non seulement pour la grande soif, mais aussi parce que le café trône sur l'ancien parvis de la gare (maintenant Riedeplein) depuis 100 ans et a observé les allées et venues du train. Leona, ou Lou pour les amis, n'ouvre plus que le week-end en raison de son grand âge, mais a de nombreuses histoires à raconter. N'hésitez pas à entrer. En effet, un vrai motif de nostalgie.

Une autre option est de tourner à